Christophe Santini - Un extraterrestre venu de Corse -
Avec plusieurs milliers de kilomètres en vélo, en course à pied et à la nage, Christophe Santini est considéré comme LE sportif de l'extrême. Le corse revient pour Mordu sur ses exploits et sa préparation.
Christophe Santini : le défaut de la passion
Son histoire avec le sport n’a pas commencé comme on pourrait le penser. Petit, il est atteint d’une maladie respiratoire qui l'empêche de faire du sport jusqu'à ses 8-9 ans. Mais à l’âge de 10 ans, il rencontre un médecin qui lui conseille de guérir sa maladie par le sport.
Il commence le football au poste de gardien pour ne pas trop courir. Années après années, son asthme se transforme en asthme d’effort. Aujourd’hui encore Christophe connaît de légers problèmes respiratoires, mais grâce au sport, ces problèmes sont moindres.
Bien plus qu’une simple pratique, le sport a été salvateur pour lui.
Christophe Santini © DR
En juin 2016, Christophe participe à l’Iron Man de Nice, l’un des plus durs à cause notamment des dénivelés. Il partage cet Iron Man avec son ami Kevin Roustand, tétraplégique. Christophe a donc tiré Kevin sur une barque à la nage, poussé sur un chariot en course à pied et tiré dans une charrette à vélo. Bien plus qu’une simple aventure sportive, Kevin et Christophe ont construit une vraie relation entre eux, indispensable selon Christophe.
1 Iron Man
3,8 kilomètres de nage
180 kilomètres de vélo
1 marathon soit 42 kilomètres
Ils ont tous les deux travailler physiquement pour tenir sur la durée. Christophe en travaillant avec un poids supplémentaire et Kevin en travaillant le gainage et son placement dans la charrette pour répartir au mieux le poids.
Tout au long de la course, beaucoup de coureurs disent avoir été aidés par ce duo à l’état d’esprit solide. Il auront couru l’Iron Man en 14h17 et la marathon en 4h15.
Christophe Santini et Kevin Roustand
L’un de ses futur gros projet : la traversée de l’Antarctique, à la force des jambes et sans ravitaillement. Christophe tirera un traîneau de 115 kg en ski de randonnée dans un environnement hostile connu pour ses crevasses, ses vents forts et ses températures avoisinant les -40°.
C’est un gros défi pour lequel il s’est entraîné mentalement et physiquement, notamment pour enchaîner un effort sur du long terme,/Christophe prévoit d'enchaîner 15h de ski par jour.
© Christophe Santini
Christophe Santini : le sport, sa vie
Pendant qu’il court, le corse réfléchit beaucoup, il programme ses projets, imagine ses nouveaux défis et pense beaucoup à sa famille.
« Ma famille c’est mon moteur »
Avec ses 2 filles et sa femme, ils forment une famille unie. Pour lui, sa famille est le plus important. Il ne réalise un projet que si sa famille le valide. Même si ce n’est pas toujours facile de faire comprendre des projets un peu fous, aujourd’hui ses proches connaissent le personnage et savent que lui connait ses limites. Être avec sa famille, c’est pour lui une déconnexion au quotidien
© Christophe Santini
Dans son quotidien, la fatigue est devenue chronique, elle s’accumule et tout n’est pas simple, mais aujourd’hui, le sport fait partie intégrante de sa vie. Il doit tellement au sport, qu’il ne peut pas arrêter.
Selon Christophe, lorsque l’on fait du sport extrême, il ne faut pas trop écouter son corps, il faut apprendre à vivre outre la douleur sinon on décroche très vite. Lorsqu’il commence à courir, la douleur arrive et s’en va.
« Aujourd’hui si je dois écouter les médecins, c’est canapé et tricot »
Malgré beaucoup de petites douleurs, la douleur ne stoppera jamais ses envies.
Tout au long de sa carrière de sportif de l'extrême, Christophe a enchaîné exploits sur exploits. Il nous raconte l’aventure de son triple Iron Man. C’est un record, enchaîner 3 Iron Man en 3 jours en faisant le tour de la Corse. Il a réalisé chaque course en environ 11h. Mais avant l’exploit sportif, c’est l’aventure humaine qui est importante pour lui. Rencontrer du monde avant et après la course, c’est ça son objectif premier.
La plus grosse galère de Christophe Santini
Lors de la traversée des États-Unis, 5000 kilomètres en 13 jours, l’organisation était assez complexe. Christophe avait la responsabilité de l’équipe, soit 7 membres. Ils pensaient avoir de tout, alimentation, hôtel, mais très vite, ils se sont aperçus que rien n’était comme prévu. L’alimentation était très complexe car on ne trouve quasiment que du frit. Les hôtels étaient complets, il n’y avait pas de wifi et pas de réseaux… Malgré tout ça, il fallait rester positif.
