TAGHAZOUT SURF EXPO 2025 : le Maroc célèbre la culture surf
Pour sa quatrième édition, le Taghazout Surf Expo a rassemblé sur le mythique spot d’Anchor Point tout ce que le royaume compte de riders, de marques, d’écoles et de passionnés.
Quatre Jours entre compétitions, concerts, débats et rencontres autour d’une même ambition : faire rayonner la culture surf marocaine.
Crédit photo: Hicham Laadbd - TSE 2025
Un écosystème en pleine effervescence
Depuis quatre ans, l’événement ne cesse de prendre de l’ampleur.
Marques internationales, acteurs locaux, surfeurs pros ou amateurs, familles venues d’Agadir ou de Casablanca…
Le Taghazout Surf Expo s’est imposé comme le grand rendez-vous du surf africain.
Au-delà des sessions et des planches, le salon incarne un vrai tournant économique et culturel :
le surf fait aujourd’hui vivre des centaines de structures — 368 recensées ne serait-ce qu’entre Imsouane, Tamraght et Agadir — et génère un tourisme en forte croissance.
Entre business et passion, le Maroc s’affirme peu à peu comme une destination surf majeure, capable de rivaliser avec Bali ou le Portugal… avec ce sens de l’accueil qui fait du Maroc un pays unique.
Crédit photo: Hicham Laadbd - TSE 2025
Une vision durable
Chaque édition place la durabilité et la protection du littoral au cœur des débats.
Tables rondes, recherches universitaires, ateliers sur le localisme ou la place des femmes dans le surf marocain : la démarche est claire — développer sans dénaturer. Un véritable enjeu pour un pays aux infrastructures encore en développement, qui voit pour tant débarquer des milliers d’apprenti surfers sur ses côtés.
L’équipe de l’événement travaille toute l’année, avec l’appui de chercheurs et de la Fédération royale marocaine de surf, pour que la croissance de la scène locale s’accompagne d’une vraie responsabilité environnementale.
“Tout bon surfeur est conscient qu’il est un gros pollueur… mais la différence, c’est qu’on en est conscients”, résume son fondateur, Saïd Bella.
Crédit photo: Hicham Laadbd - TSE 2025 - Une sensibilisation au nettoyage des plages est organisé chaque jour du festival
🎙️ Rencontre avec Saïd Bella, le fondateur du Taghazout Surf Expo
« Il fallait relancer la machine après le Covid.
Montrer que le surf pouvait être un moteur culturel et économique pour toute une région »
Saïd Bella - co-fondateur du Taghazout Surf Festival
Originaire de la région d’Agadir, Saïd Bella a vu son village de pêcheurs se transformer en destination mondiale du surf.
Dans Mordu, il raconte comment est né ce festival — et comment il s’est imposé comme un symbole de structuration du surf marocain.
UnE Equipe de 72 personnes mobilisée lors du festival
Au micro, Saïd retrace la genèse du projet : un groupe d’amis, une envie de rassembler, et une conviction forte — que le surf pouvait devenir un levier pour tout un territoire.
Dès la première édition, les institutions locales et la Fédération royale marocaine de surf ont suivi, voyant dans l’événement un moyen concret de “restructurer la filière” et de professionnaliser les acteurs.
Aujourd’hui, le Taghazout Surf Expo mobilise 72 personnes : organisateurs, bénévoles, chercheurs.
Le salon est devenu une véritable plateforme de dialogue entre riders, marques, collectivités et scientifiques. Et une grand fête à ciel ouvert!
Les grands enjeux du surf marocain
Au-delà du festival, Saïd Bella insiste sur les enjeux de fond pour construire une scène surf durable et inclusive.
Le développement durable : “On ne veut pas devenir un Bali bis. L’idée, c’est de développer sans détruire.”
Protéger le littoral, sensibiliser les pratiquants, limiter la surfréquentation des spots — des sujets au cœur de chaque édition.La formation et la structuration de l’écosystème : chaque année, 600 à 800 moniteurs de surf sont formés par la Fédération.
L’objectif : créer des emplois locaux, professionnaliser les écoles et assurer une pratique encadrée et sûre.La place des femmes dans le surf marocain : sur la plage d’Anchor Point, les surfeuses en hijab côtoient les pros internationaux.
Le festival valorise cette émergence d’une nouvelle génération de rideuses marocaines, symbole d’ouverture et de liberté.Faire émerger des talents marocains : le rêve de Saïd, c’est de voir un jour un champion du monde issu de Taghazout.
“On a les spots, on a la passion, il faut maintenant donner les moyens aux jeunes de performer.”
Crédit photo: Hicham Laadbd - TSE 2025
« Le Maroc est en train de devenir un grand pays de surf —
mais il faut le faire intelligemment, avec du sens et du respect pour nos spots »
Crédit photo: Hicham Laadbd - TSE 2025
Cap sur Taghazout Surf Expo 2026
Porté par le succès de cette quatrième édition, l’équipe pense déjà à la suite.
L’objectif pour 2026 : monter encore en puissance, avec un programme plus international, des invités de renom et de nouvelles thématiques fortes.
Le Taghazout Surf Expo veut notamment accélérer sur l’innovation et la recherche, renforcer la présence des marques africaines et européennes, et poursuivre sa mission de sensibilisation à la protection du littoral.
L’équipe prévoit aussi de développer les volets jeunesse et sport féminin, pour inspirer les futures générations de riders marocains.
“Chaque année, on veut élever le niveau.
Le but, c’est que le Taghazout Surf Expo devienne une référence mondiale —
tout en restant fidèle à l’esprit marocain : authentique, accueillant et passionné”
Saïd Bella au micro de Mordu
Liens et références
Le site officilel du Taghazout Surf Expo 2025 : https://taghazoutsurfexpo.com/fr/accueil/
Stéphanie Crabek, spécialiste des territoires côtiers et du tourisme durable, membre du réseau Ulysse - https://www.reseau-ulysse.be/
Christophe Guibert, chercheur à l’Université d’Angers, auteur du livre Les Mondes du surf, Transformations historiques, trajectoires sociales, bifurcations technologiques - https://www.univ-angers.fr/fr/recherche/science-et-societe/parutions/mondes-du-surf.html
John Van Den Plas, enseignant chercheur et anthropologue , spécialiste du localisme dans le surf
Mokhtar El Maouhal, professeur à l’Université Ibn Zohr d’Agadir, engagé sur les questions de développement territorial et d’économie bleue
Amal Ben Attou, consultante et intervenante sur l’optimisation des territoires via l’écosystème touristique.
Crédit photo: Hicham Laadbd - TSE 2025
A VOIR ET ECOUTER SUR MORDU
👉 La Hype du surf, ça fait longtemps que l’on dit que c’est parti pour durer. Thierry Seray, spécialiste de la tendance et de l'innovation dans les sports de glisse, décrypte les raisons d’un tel engouement et explique pourquoi cela va durer : à écouter ici
👉 Taghazout, on adore, et on est pas le seuls ! Tristan Guilbaud, prosurfer, nous avait prévenu. Taghazout, c’est son spot Ulime. Une capsule Mordu à écouter ici :
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