Björn Dunkerbeck, 42x World Champion & Speed Addict

Pour la première fois de son histoire, Mordu passe en mode international.
Et pour inaugurer cet épisode dans la langue de Robby Naish, il fallait un invité XXL : Björn Dunkerbeck, le plus grand windsurfeur de tous les temps.

42 titres mondiaux, un record à 103,68 km/h, une carrière qui s’étend sur plus de quatre décennies… et surtout une passion intacte pour le vent, la vitesse et la transmission.

Cet épisode enregistré pendant le Gliss & Van Paris Show est un voyage : Gran Canaria dans les années 80, les coulisses du mondial vitesse à Lüderitz, la renaissance du windsurf, la vie de famille, les clubs de planche, la compétition…
Un échange rare, inspirant, et essentiel pour comprendre où va la glisse aujourd’hui.

La vitesse comme langage universel

Pour Björn, la vitesse n’est pas qu’un chiffre : c’est une manière d’habiter le monde.
À Lüderitz, en Namibie — “le spot le plus rapide du monde” — il revient chaque année pour pousser toujours plus loin la limite humaine. Trois à quatre semaines sur place, à attendre l’heure parfaite, la rafale juste, le canal sculpté au millimètre. Une quête méthodique, presque scientifique.

« At 90 km/h, a crash hurts. At 100, it can end your week. »

Tout est dit : la vitesse est un engagement total. Physique, mental, technique.
Elle demande du poids, de la force, des années de lecture du vent. Elle exige d’apprivoiser le danger sans jamais le nier. Et pourtant, Björn y trouve une forme de joie brute, une évidence. À 56 ans, deux hanches en titane, il s’entraîne encore 2 à 4 heures par jour, convaincu qu’il peut battre son propre record.

La vitesse, pour lui, c’est la preuve que l’on reste vivant.

La transmission : un sport qui relie les générations

Si Björn parle beaucoup de vitesse, il parle encore plus de famille.
C’est peut-être la plus grande surprise de cet épisode : derrière le compétiteur absolu, on découvre un père passionné par la transmission. Ses enfants surfent, foilent, windsurent. Liam, l’aîné, est déjà triple champion du monde junior, 6e chez les pros. Daniel, 13 ans, compare ses perfs GPS à celles des jeunes Français. Les filles, anciennes championnes de gymnastique, savent toutes surfer et rider.

Et surtout : ils partagent des sessions ensemble.
Ce qu’il décrit comme « nothing is better than windsurfing with my kids ».

La clé ? Ne jamais forcer. Toujours laisser les enfants apprendre avec d’autres enfants, dans un vrai centre, dans une vraie ambiance.
Björn insiste : la glisse est un sport familial comme le ski — un terrain de jeu commun qui dure toute une vie. Son père, 82 ans, windsurfe encore : preuve vivante que la passion est un héritage.

La renaissance du windsurf : un nouveau cycle commence

C’est l’un des passages les plus passionnants du podcast.
Alors que beaucoup pensent que le windsurf “a vécu sa grande époque”, Björn dit l’inverse.

Oui, il y a eu un âge d’or — celui des années 80–90, sponsorisé par les cigarettiers, dopé par la télévision, porté par une absence de concurrence.
Mais aujourd’hui, la glisse n’a jamais été aussi diverse : 11 disciplines selon lui. Surf, SUP, foil, wing, kite, pumpfoil, dockstart… Un écosystème entier est né du windsurf.

Résultat : plus de pratiquants, mais répartis dans plus de sports.

Là où le bât blesse, selon Björn, c’est l’infrastructure. Trop peu de centres, trop peu de clubs actifs, trop peu de communautés locales. Il réclame un modèle simple :
➡️ de vrais centres,
➡️ avec du bon matos,
➡️ des kids,
➡️ des événements chaque week-end,
➡️ une ambiance fédératrice.

« Don’t wait for windsurfing to grow. Build your local community. Every weekend, not once a year. »

Son message est clair : ce n’est pas le vent qui manque, mais l’énergie collective.

Une vision pour l’avenir : réveiller l’industrie de la glisse

L’intervention la plus forte de l’épisode arrive à la toute fin, comme un appel.
Après 40 ans à rider, organiser, former, équiper, Björn observe un paradoxe : les sports de glisse n’ont jamais été aussi attractifs, mais les circuits professionnels manquent de moyens.

Son plaidoyer est sans ambiguïté :

« We have the greatest sports in the world. What we need is support — not opinions.
More money for events, more support for the tour, more investment in youth. »

Il interpelle ouvertement les marques, les équipementiers, les acteurs économiques.
Il appelle les centres à se professionnaliser.
Il rêve de circuits plus visibles, plus dynamiques, plus inspirants pour la nouvelle génération.

Pour lui, l’avenir de la glisse se construit maintenant, et il est collectif.

Temps forts de l’épisode

1. La barre des 100 km/h
Comment Björn a pulvérisé le mur du vent avec un run à 103,68 km/h dans le canal de Lüderitz, entre précision extrême et risque permanent.

2. La nouvelle vague windsurf
Pourquoi il voit un retour de hype porté par 11 disciplines — wing, foil, SUP, pumpfoil — et une communauté plus large que jamais.

3. La glisse en héritage
Ses sessions avec ses enfants, dont Liam, triple champion du monde junior : une vision familiale du sport, transmise génération après génération.

4. La vision pour l’avenir
Son appel clair à l’industrie : professionnaliser les centres, soutenir les événements, et construire des communautés locales “chaque week-end, pas une fois par an”.

Liens et références

  • Dunkerbeck Speed Challenge – Le classement mondial GPS fondé par Björn, ouvert à tous niveaux.

  • Gran Canaria Wind & Surf Center – Le centre historique créé par ses parents en 1978, aujourd’hui dirigé par Björn.

  • Lüderitz Speed Challenge (Namibie) – Le canal mythique où se jouent les records de vitesse en windsurf.

  • PWA World Cup Gran Canaria – L’une des étapes les plus emblématiques du circuit professionnel, organisée par la famille Dunkerbeck.

  • Dunkerbeck Pro Center Bonaire – Le centre partenaire basé aux Caraïbes, dédié au windsurf, wing et waterman lifestyle.

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Cédric Georges, CEO de NORTH ACTION SPORTS GROUP, un dirigeant français à la tête des marques NORTH et MYSTIC